Provera (médroxyprogesterone) vs alternatives : comparaison complète pour choisir le bon traitement
Maxime Dezette 1 novembre 2025 1 Commentaires

Vous avez été prescrit Provera (médroxyprogesterone) pour réguler vos règles, traiter une endométriose, ou comme contraception. Mais vous vous demandez s’il existe d’autres options, plus douces, moins chères, ou mieux adaptées à votre corps. Vous n’êtes pas seul. Beaucoup de femmes interrogent leur médecin sur les alternatives à Provera - et pour de bonnes raisons.

Qu’est-ce que Provera (médroxyprogesterone) ?

Provera est un médicament à base de médroxyprogesterone, un progestatif synthétique utilisé depuis les années 1960 pour réguler les cycles menstruels, traiter les saignements anormaux, et comme contraception ou traitement d’appoint dans la thérapie hormonale de substitution. Il est disponible en comprimés oraux, et parfois en injection. Contrairement aux œstrogènes, il n’active pas les récepteurs d’œstrogène. Il agit principalement sur l’endomètre (la muqueuse utérine) pour le faire épaissir puis se détacher, ce qui déclenche les règles.

Il est souvent prescrit pour :

  • Les règles absentes ou irrégulières (aménorrhée)
  • Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
  • L’endométriose (en combinaison avec d’autres traitements)
  • La prévention de l’hyperplasie endométriale chez les femmes en thérapie œstrogène
  • Comme méthode contraceptive (souvent en association avec des œstrogènes)

Mais il n’est pas sans effets secondaires : prise de poids, fatigue, maux de tête, dépression, acné, ou encore une baisse de la libido. Certains patients arrêtent le traitement à cause de ces effets. C’est pourquoi les alternatives méritent d’être examinées sérieusement.

Les principales alternatives à Provera

Plusieurs options existent, selon votre objectif : réguler les règles, réduire les saignements, ou contrôler l’endométriose. Voici les plus courantes, classées par type d’action.

1. Les progestatifs naturels ou de nouvelle génération

Le médroxyprogesterone est un progestatif de première génération. Des versions plus modernes offrent moins d’effets indésirables.

  • Le lévonorgestrel : présent dans le stérilet Mirena, il agit localement dans l’utérus. Moins d’effets systémiques que Provera. Idéal pour les saignements abondants ou l’endométriose. L’effet dure jusqu’à 5 ans.
  • L’acétate de nomegestrol : utilisé dans certains traitements de l’endométriose, il a un profil hormonal plus ciblé et moins d’impact sur le métabolisme des lipides.
  • Le diénogest : un progestatif spécialement conçu pour l’endométriose. Il réduit la douleur et les lésions sans bloquer l’ovulation. Moins de prise de poids que Provera.

Un étude publiée en 2023 dans le Journal of Gynecologic Endocrinology a montré que 78 % des patientes traitées par diénogest ont vu une réduction significative de la douleur pelvienne, contre 62 % avec le médroxyprogesterone.

2. Les pilules combinées œstro-progestatives

Si votre problème est lié à un déséquilibre œstrogène-progestérone (comme dans le SOPK), une pilule combinée peut être plus efficace que Provera seul. Elles régulent le cycle en bloquant l’ovulation et en stabilisant l’endomètre.

  • Yasmin : contient du drospirenone, un progestatif anti-androgène. Utile si vous avez de l’acné ou une pilosité excessive.
  • Belara : avec du chlormadinone, il est souvent prescrit pour les règles douloureuses et abondantes.

Attention : les pilules combinées ne sont pas adaptées si vous avez des antécédents de caillots sanguins, d’hypertension, ou si vous fumez après 35 ans.

3. Les traitements non hormonaux

Si vous voulez éviter les hormones, d’autres options existent.

  • L’ibuprofène ou le naproxène : pour les règles douloureuses ou abondantes. Réduisent la production de prostaglandines, ce qui diminue les crampes et le saignement. Pas de risque hormonal, mais pas efficace pour réguler le cycle.
  • La tranexamic acid : un médicament qui réduit la perte sanguine pendant les règles de 40 à 60 %. Prescrite pour les saignements très abondants. Prendre uniquement pendant les règles.
  • La chirurgie : pour les cas sévères d’endométriose ou d’hyperplasie, une ablation endométriale ou une hystérectomie peuvent être envisagées. Ce sont des solutions définitives, mais irréversibles.

4. Les alternatives naturelles (avec précaution)

Beaucoup cherchent des solutions naturelles : huiles essentielles, chaste-tree (vitex agnus-castus), ou des compléments comme le magnésium.

Le vitex est parfois utilisé pour réguler les cycles, mais les preuves scientifiques restent limitées. Une revue Cochrane de 2022 n’a pas trouvé de preuve suffisante pour recommander son usage comme traitement principal. Il peut interagir avec les traitements hormonaux.

Le magnésium peut aider à réduire les crampes et l’anxiété, mais ne corrige pas la cause hormonale. Il peut être un bon complément, pas un substitut.

Ne remplacez jamais Provera par une alternative naturelle sans avis médical. Cela peut aggraver des problèmes comme l’hyperplasie endométriale, qui peut évoluer en cancer.

Comparaison directe : Provera vs ses alternatives

Comparaison des options pour traiter les troubles menstruels
Option Effet sur les règles Effets secondaires Durée d’action Convient à l’endométriose ? Coût mensuel (estimé)
Provera (médroxyprogesterone) Régule, provoque des règles Poids, fatigue, dépression, acné Quotidien (traitement court) Oui, mais moins efficace 5-15 €
Mirena (lévonorgestrel) Réduit ou supprime les règles Acné, maux de tête, kystes ovariens 5 ans Oui, très efficace 30-50 € (amorti sur 5 ans)
Diénogest Réduit les saignements, soulage la douleur Prise de poids modérée, maux de tête Quotidien Oui, première ligne 25-40 €
Pilule combinée (ex. Yasmin) Régule le cycle, réduit les saignements Nausées, tension mammaire, risque thromboembolique Quotidien Partiellement 10-25 €
Tranexamic acid Réduit la perte sanguine Maux de tête, diarrhée Seulement pendant les règles Non 15-20 €
Balance comparant Provera à d'autres traitements hormonaux et non hormonaux avec des icônes symboliques.

Comment choisir la bonne alternative ?

Il n’y a pas de « meilleure » option. Tout dépend de votre situation.

Choisissez Mirena si :

  • Vous voulez une solution à long terme
  • Vos règles sont très abondantes ou douloureuses
  • Vous ne voulez pas prendre de comprimés tous les jours

Choisissez diénogest si :

  • Vous avez une endométriose diagnostiquée
  • Vous voulez rester fertile à court terme
  • Vous avez eu des effets secondaires avec Provera

Choisissez une pilule combinée si :

  • Vos cycles sont très irréguliers
  • Vous avez des signes d’hyperandrogénie (acné, pilosité)
  • Vous n’avez pas de contre-indication aux œstrogènes

Choisissez la tranexamic acid si :

  • Vos règles sont très abondantes, mais votre cycle est régulier
  • Vous voulez éviter les hormones
  • Vous n’avez pas besoin de réguler le cycle, seulement de réduire les saignements

Les erreurs à éviter

Beaucoup de femmes font des erreurs courantes en cherchant des alternatives :

  • Arrêter Provera sans remplacement : cela peut provoquer une hyperplasie endométriale, une condition qui augmente le risque de cancer de l’utérus.
  • Prendre des suppléments naturels sans avis médical : le vitex peut interférer avec les traitements hormonaux et fausser les résultats des analyses.
  • Confondre soulagement des symptômes et traitement de la cause : l’ibuprofène réduit la douleur, mais ne règle pas les déséquilibres hormonaux.
  • Choisir uniquement sur le prix : un traitement moins cher peut nécessiter plus de visites médicales ou entraîner des complications.
Médecin expliquant un plan personnalisé à une patiente dans un bureau aux couleurs douces.

Que faire si Provera ne fonctionne pas ?

Si après 3 mois vous n’avez pas de règles régulières, ou si les effets secondaires sont intolérables, parlez à votre gynécologue. Ne persistez pas. Il existe des tests pour évaluer votre profil hormonal :

  • Tests de FSH, LH, prolactine
  • Échographie pelvienne pour voir l’épaisseur de l’endomètre
  • Test de tolérance à la progestérone (si vous avez des règles absentes)

Parfois, le problème vient d’un dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien. Dans ce cas, un traitement par stimulation ovarienne ou un ajustement de l’alimentation (pour les femmes avec un IMC bas) peut être plus utile qu’un autre progestatif.

Conclusion : il n’y a pas de solution unique

Provera a aidé des millions de femmes. Mais il n’est pas parfait. Les alternatives modernes - comme le diénogest ou le stérilet au lévonorgestrel - offrent des résultats plus précis, avec moins d’effets indésirables. Le choix dépend de votre âge, de vos objectifs (contraception, fertilité, soulagement de la douleur), et de votre tolérance aux hormones.

La bonne décision est celle qui est personnalisée. Ne vous contentez pas de la première prescription. Posez les bonnes questions. Demandez des explications. Et si vous avez des doutes, demandez un deuxième avis. Votre corps mérite une solution adaptée, pas une solution standard.

Provera fait-il grossir ?

Oui, la prise de poids est un effet secondaire fréquent de Provera, observée chez environ 30 % des patientes. Cela vient d’une rétention d’eau et d’une augmentation de l’appétit liée à l’action du médroxyprogesterone sur le système nerveux central. Des alternatives comme le diénogest ou le stérilet Mirena ont moins d’impact sur le poids.

Puis-je remplacer Provera par de la progestérone naturelle ?

Non. La progestérone naturelle (bioidentique) n’est pas efficace par voie orale : elle est rapidement métabolisée par le foie. Les formes injectables ou vaginales existent, mais elles sont réservées à des cas très spécifiques, comme la grossesse à risque. Elles ne remplacent pas Provera pour traiter les règles irrégulières ou l’endométriose.

Le stérilet Mirena est-il plus sûr que Provera ?

Mirena est souvent plus sûr à long terme. En agissant localement dans l’utérus, il évite les effets systémiques comme la dépression ou la prise de poids liés aux comprimés. Les risques sont différents : kystes ovariens ou acné, mais moins de risques cardiovasculaires. Il est recommandé comme première ligne pour les saignements abondants.

Combien de temps faut-il attendre pour voir si une alternative fonctionne ?

Pour réguler les règles, il faut généralement 3 cycles complets (environ 3 mois). Pour l’endométriose, il peut falloir 6 mois pour observer une réduction significative de la douleur. Ne changez pas de traitement avant ce délai, sauf en cas d’effets secondaires graves.

Provera peut-il causer des troubles de l’humeur ?

Oui. Le médroxyprogesterone peut affecter les niveaux de sérotonine et de GABA dans le cerveau, ce qui peut provoquer de l’anxiété, de la dépression ou des sautes d’humeur chez certaines femmes. Si vous avez déjà des antécédents de dépression, discutez avec votre médecin d’alternatives comme le diénogest ou le stérilet, qui ont un profil psychologique plus neutre.

1 Comment
louise dea
louise dea

novembre 2, 2025 AT 05:09

Je viens de lire tout ça et je suis juste... épuisée. J'ai pris Provera pendant 6 mois, j'ai grossi, j'ai pleuré pour un rien, et mes règles étaient toujours aussi désordonnées. J'ai switché sur Mirena il y a 4 mois et je sens que je redeviens moi-même. Merci pour cet article, il m'a fait du bien de voir que je ne suis pas la seule.

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